Le lézard vivipare (Zootoca vivipara)

Les lézards vivipares sont d’une couleur brune très variable, avec des taches foncées et claires plus ou moins marquées et des taches alignées sur le dos. Les jeunes sont d’une coloration brun-noir presque uniforme. On rencontre aussi de temps en temps quelques animaux adultes noirs.

Le plus petit lézard de Suisse se rencontre dans différents habitats. C’est pour cela que le lézard vivipare est aussi appelé lézard de montagne ou lézard des marais.

Répartition et habitat

Le lézard vivipare est un animal diurne dont le besoin de chaleur n’est pas très élevé. Il est l’espèce de reptile qui s’avance le plus au nord; il atteint même parfois le Cap Nord. Au sud, les Pyrénées, l’arc alpin et les Rhodopes constituent la limite de son aire d’expansion.

Le lézard vivipare est le lézard le plus largement répandu en Suisse. Dans les régions de montagne du nord des Alpes et au Jura, il est présent partout où il trouve des habitats adéquats et il y est abondant par endroits. Il est moins répandu sur le Plateau, en Valais et au Tessin.

Dans les zones inférieures, le lézard vivipare fréquente les clairières, les afforestations, les lisières de forêts, les bordures de chemins forestiers, les marais et les tourbières. Dans les zones supérieures, il habite les murets et les amas de pierres entassées dans les pâturages alpestres, les forêts de montagne clairsemées ainsi que les pierriers et les éboulis. On le rencontre jusqu’à plus de 2000 m d’altitude. Le bois mort joue un rôle important dans la vie du lézard vivipare. Lorsqu’ils s’exposent au soleil, ces animaux manifestent une nette préférence pour le vieux bois et le bois mort, les tas de bois, les souches, mais aussi les chemins de rondins, les passerelles et les ponts de bois.

Espèces semblables

Le lézard des murailles (Podarcis muralis) ressemble assez au lézard vivipare. On le trouve au nord de la Suisse, principalement en basse altitude; il choisit des habitats plus secs et plus chauds que ceux du lézard vivipare.
Le lézard agile (Lacerta agilis) est rarement présent au-dessus de 1000 m d’altitude. Seules les femelles peuvent se confondre avec le lézard vivipare, car les mâles ont souvent une couleur nettement verte.

Biologie

La période d’activité dure de la mi-mars à octobre en basse altitude. En montagne, elle est plus courte. Le lézard vivipare est l’unique espèce indigène qui se développe complètement à l’intérieur de l’utérus maternel. Il est donc moins lié que les autres espèces pondeuses à des conditions de sol idéales et peut s’avancer jusque dans des habitats plus froids et plus humides. C’est pour cela qu’on le rencontre dans des prairies marécageuses et des marais de pente, pour autant que des blocs rocheux ou des souches, tous deux secs et exposés au soleil, lui offrent suffisamment d’endroits tranquilles et de possibilités de se dissimuler. Les lieux de repos qui surplombent la végétation permettent aux femelles gestantes de s’exposer au soleil tout au long de la journée et de recevoir la chaleur nécessaire à leur bien-être et au bon développement de leurs embryons.

Le régime alimentaire est principalement constitué d’invertébrés: araignées, grillons, petits coléoptères, mouches, chenilles et fourmis.

Menaces et protection

Le lézard vivipare fait partie des reptiles les moins menacés. Les pertes auxquelles sa population est exposée sont principalement dues à la destruction de ses habitats, comme les tourbières, landes, jachères ou bordures de chemins. Lorsque de petites structures sont éliminées, comme le bois mort au sol ou des tas de pierres, son habitat perd aussi de précieux éléments.

Comment promouvoir les lézards vivipares?

  • Conserver les lisières de forêts et les bordures des chemins forestiers étagées et proches de l’état naturel
  • Pratiquer une gestion forestière proche de la nature
  • Poursuivre la gestion traditionnelle des forêts de montagne et des pâturages alpestres
  • Favoriser les petites structures (les tas et talus de pierres entassées, les murs en pierres sèches, les tas de bois, etc.)

Conseils d’observation

Le lézard vivipare est relativement facile à observer. Lorsqu’il fait beau, mais pas trop chaud, on le trouve dans beaucoup de pâturages alpestres pierreux et sur les versants parsemés de rochers et d’éboulis. Ce reptile aime s’exposer au soleil sur des pierres ou du bois. On veillera à s’en approcher très prudemment, car sa distance de fuite peut être élevée.

Si vous avez observé un lézard vivipare, merci de bien vouloir annoncer votre découverte auprès du Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF).

Intéressant

Dans les Pyrénées et à l’est de l’arc alpin (Slovénie, Haute Italie et Carinthie), les populations du lézard vivipare pondent des œufs, comme les autres lézards.