Un massif forestier protège des dangers naturels en retenant les chutes de pierre, en empêchant le déclenchement d’avalanche et l’érosion des sols. Ces précieux services ne sont pas rendus uniquement par les arbres vivants, les arbres morts et les troncs couchés peuvent également protéger contre ces dangers naturels.
Les troncs couchés à terre, les souches et les disques racinaires d’arbres renversés retiennent le sol et contribuent à prévenir son érosion lors de fortes précipitations. La neige et les pierres peuvent également être stoppées par les obstacles qu’ils dressent. Des troncs épais couchés perpendiculairement à la ligne de pente forment une barrière efficace (cf. photo).
Dans les forêts de montagne, le bois mort en décomposition favorise la régénération naturelle, ce qui stimule par ailleurs l'apparition d’une nouvelle génération de forêt protectrice et en diversifie la structure. Des études ont montré qu’une forêt d’épicéas ravagée par des scolytes dans certaines conditions continue à jouer un rôle de protection contre les chutes de pierres, les avalanches et l’érosion, jusqu’à ce que la nouvelle génération d’arbres reprenne cette fonction.
Les arbres déracinés par le vent produisent un effet similaire! Lorsqu'une forêt est renversée par une tempête, sa fonction protectrice contre les avalanches et les éboulis n’est pas anéantie. Elle peut même s'améliorer. La rugosité du terrain causée par les arbres renversés empêche le déclenchement d’avalanches et freine les chutes de pierres. On peut avancer que le bois mort offre une protection semblable à celle de la forêt pendant plusieurs décennies.
En altitude, la régénération de la forêt dure souvent longtemps. Lorsque les conditions de rajeunissement sont défavorables, la fonction de protection n'est plus garantie durant une période de 20 à 50 ans suivant la mort d'un massif (ouragan, scolytes). De plus, la protection qu'offre le bois mort contre les avalanches ne suffit pas dans des conditions de neige abondante. Il est donc recommandé de ne pas se fier aveuglément à la fonction de protection du bois mort et d’apprécier les situations au cas par cas.
Cependant, il est judicieux de laisser le bois à terre dans une forêt de protection, ce bois servant à stabiliser la couche neigeuse, à prévenir les chutes de pierres ainsi qu’à favoriser le rajeunissement des forêts de conifères montagnardes et subalpines. Toutefois, il faudra évaluer dans chaque cas particulier le volume de bois mort qui peut être toléré. Dans le cas d’épicéas fraîchement morts non écorcés, il y a un risque de prolifération des scolytes. Une prudence particulière est également de mise sur les pentes abruptes, dans les zones de coulées d’avalanches, les ravines et en bordure des cours d’eau, car le bois mort pourrait être emporté.
Liens et documents ¶
- Aide à la décision en cas de dégâts de tempête en forêt (page de l'OFEV)
- Entscheidungshilfe bei Sturmschäden im Wald (Waldwissen.net)
- Gestion durable des forêts de protection (page de l'OFEV)