Le bois mort joue un rôle dans le cycle du carbone

Modification du cycle du carbone

Réservoir de carbone

Endroit de notre environnement contenant une certaine quantité de carbone. 

Puits de carbone (ou puits de CO2)

Réservoir de carbone dynamique qui lie le carbone de l'air sous forme de CO2. Si l'absorption de CO2 dépasse la libération de CO2 pendant les processus de respiration des plantes et du sol, un écosystème est un puits de CO2. Si le dégagement de CO2 domine, par exemple dans les pertes d'humus, il s'agit d'une source de CO2.

Séquestration de carbone

Procédé de capture/fixation du carbone ou du CO2 de l'air et son stockage net dans un puits de carbone (biomasse et humus).

Minéralisation

Dégradation de substances organiques en substances inorganiques (principalement par des micro-organismes). La minéralisation est d'une grande importance pour la libération d'éléments nutritifs et d’oligo-éléments lors de la dégradation de substances organiques telles que le bois ou les feuilles.

Humus

Au sens strict, la fraction organique décomposée dans le sol.

Par le processus de photosynthèse, les arbres absorbent le CO2 de l'air et fixent le carbone dans leur biomasse. On estime que les forêts d'Europe centrale absorbent 1,4 tonne de carbone par hectare et par an (séquestration du carbone)! Compte tenu des changements climatiques actuels, les forêts deviennent des réservoirs de carbone de plus en plus importants.

Le carbone contenu dans le bois reste stocké dans les forêts non exploitées jusqu'à ce que l'arbre meure et se décompose naturellement. Ensuite, la matière organique (bois, écorce, feuilles) est minéralisée d'une part et d'autre part elle forme l'humus dans le sol. Lors de la minéralisation, le carbone organique est transformé en CO2. La quantité de CO2 libérée est compensée par la quantité de CO2 liée à la croissance des arbres. On parle donc d'un "système en équilibre".

Plusieurs études scientifiques ont montré que même les vieilles forêts fixent continuellement le CO2 et accumulent le carbone (Luyssaert et al. 2008 ; Stephenson et al. 2014). Les vieux arbres et les vieux peuplements forestiers peuvent donc stocker plus de carbone que les jeunes peuplements, et cela pendant des centaines d'années. Les produits dérivés du bois peuvent également stocker du carbone pendant un certain temps. Cependant, la durée de vie moyenne des produits du bois est à peine 20 ans (Profft et al. 2009). Plus important est l'effet de substitution des produits du bois, qui évite les émissions de CO2. L'utilisation du bois comme matériau de construction au lieu du béton ou de l'acier permet de réduire les émissions de CO2, qui sont généralement générées lors de la production gourmande en énergie de ces matériaux. Cet effet de substitution existe également pour le bois de chauffage, mais il est beaucoup plus faible que pour les matériaux de construction.

Conclusion: les produits du bois et les vieilles forêts peuvent apporter une contribution importante en tant que réservoir de carbone. Les vieux peuplements ne devraient donc pas être rajeunis au nom de la protection du climat.

Carbone dans le sol

Les sols forestiers suisses et leur couche organique stockent en moyenne 143 t C/ha, soit un peu plus que la biomasse vivante (Rogiers et al. 2015). Si plus de lumière et de chaleur atteignent le sol, la dégradation du carbone s'accélère et le CO2 est libéré. Par conséquent, le carbone peut s'échapper du sol lors d'interventions sévères de gestion forestière ou de perturbations naturelles majeures. Les peuplements exploités stockent donc moins de carbone dans le sol que les peuplements plus anciens et non exploités, surtout dans la couche organique (Jandl et al., 2007). Le carbone n'est pas seulement stocké dans la biomasse vivante, mais aussi dans le bois mort - la moyenne atteint presque 7 t C/ha (Rogiers et al. 2015). Cela correspond à environ 6% du carbone de la biomasse des forêts suisses. Les résultats de la recherche suggèrent qu'il est décomposé sur plusieurs décennies et largement minéralisé, c'est-à-dire dégradé en CO2, alors que seules de petites quantités de carbone sont stockées dans l'humus du sol (Krüger et al. 2012). Néanmoins, le bois mort stimule la biodiversité et l'activité de la vie du sol et favorise ainsi la santé des sols forestiers.

Liens et documents

  • Krüger I, Schulz C, Borken W (2012) Totholz als Kohlenstoffsenke. Bayrische Landesanstalt für Wald und Forstwirtschaft, LWF aktuell 87:24–26
  • Jandl R, Lindner M, Bauwens B, Vesterdal L, Baritz R, Hagedorn F, Johnson D, Minkkinen K, Byrne K (2007) Review: How strongly can forest management influence soil carbon sequestration? Geoderma 137, 253-26
  • Lorenz K, Lal R (2010) Carbon sequestration in forest ecosystems. Springer, Dordrecht
  • Luyssaert S, Schulze E-D, Börner A, Knohl A, Hessenmöller D, Law BE, Ciais P, Grace J (2008) Old-growth forests as global carbon sinks. Nature 455:213–215. doi: 10.1038/nature07276
  • Profft I, Mund M, Weber G-E, Weller E, Schulze E-D (2009) Forest management and carbon sequestration in wood products. Eur J Forest Res 128:399–413. doi: 10.1007/s10342-009-0283-5
  • Rogiers N, Hagedorn F, Thürig E (2015): Kohlenstoffvorrat. In: Waldbericht 2015 - Zustand und Nutzung des Waldes. BAFU/WSL.
  • Stephenson NL, Das AJ, Condit R, Russo SE, Baker PJ, Beckman NG, Coomes DA, Lines ER, Morris WK, Rüger N, Alvarez E, Blundo C, Bunyavejchewin S, Chuyong G, Davies SJ, Duque A, Ewango CN, Flores O, Franklin JF, Grau HR, Hao Z, Harmon ME, Hubbell SP, Kenfack D, Lin Y, Makana J-R, Malizia A, Malizia LR, Pabst RJ, Pongpattananurak N, Su S-H, Sun I-F, Tan S, Thomas D, van Mantgem PJ, Wang X, Wiser SK, Zavala MA (2014) Rate of tree carbon accumulation increases continuously with tree size. Nature 507:90–93. doi: 10.1038/nature12914