Bois mort et cours d’eau

Les arbres des rives des cours d’eau chutent souvent dans l’eau une fois mort ou après le passage d’une tempête. Ils contribuent ainsi de manière essentielle à la diversification du biotope aquatique. Le bois mort qui gît dans l’eau accroît non seulement la diversité biologique des invertébrés aquatiques (macrozoobenthos), mais profite également aux poissons. Dans les tronçons de rivières contenant beaucoup de bois mort, on voit en général davantage d’espèces de poissons, ceux-ci trouvant entre les branchages un habitat favorable.

Autres effets positifs du bois mort: les algues qui se développent très rapidement à la surface du bois (le périlithon, un type de phytoplancton) appâte des petits animaux, comme par exemple de minuscules crustacés (zooplancton) qui servent à leur tour de nourriture aux poissons. La présence de bois mort produit en plus des vitesses d’écoulement différenciées. Les jeunes poissons tout particulièrement requièrent des zones de courants lents afin de ne pas être emportés, notamment lors de crues.

Le bois mort flottant dans l’eau sert aussi à d’autres groupes d’organismes: l’Agnathus decoratus – un coléoptère vivant sous l’écorce des aulnes submergés - ou encore les écrevisses qui trouvent refuge dans les résidus de bois.

Risque d'embâcles

Il arrive aussi parfois que les arbres gisant dans les cours d’eau représentent un danger. C’est le cas lorsque les troncs se mettent en travers de la rivière et retiennent le matériel flottant venant de l’amont pour former ainsi ce qu'on appelle un embâcle. Ce risque est considérable en particulier près des piles de ponts. Les rivières et ruisseaux peuvent passer rapidement au-dessus de ces embâcles et envahir les rives. Un sinistre d'envergure apparaît si ces obstructions s’ouvrent brutalement sous l’effet de la pression croissante de l’eau et que le bois est entraîné d’un seul coup vers l’aval en même temps que les masses d’eau accumulées.

Compte tenu de cette problématique, il est conseillé débarrasser le bois mort sur certains tronçons afin de répondre à la fois aux objectifs environnementaux et de sécurité. D’autres mesures peuvent être entreprises, telle la construction de dispositifs de rétention. Des recherches récentes ont cependant fait apparaître que, lors des fortes inondations d’août 2005, seule une mince partie des débris flottants contenait du bois mort, la majeure partie étant en revanche constituée de bois frais.