Prolifération des ravageurs: scolytes & Co.

En laissant des arbres morts sur pied ou couchés en forêt, la question se pose peut-être de savoir si on ne favorise pas ainsi la prolifération de ravageurs peu appréciés, tels les scolytes et autres insectes. Lorsque des résineux sont fraîchement morts, il est nécessaire d’y prêter une attention toute particulière et des mesures sanitaires en cas de proliférations sont justifiées.

Cette crainte est cependant souvent injustifiée car la plupart des espèces de scolytes sont tributaires du bois frais de résineux. Le redouté bostryche typographe (Ips typographus) colonise exclusivement des arbres affaiblis ou venant de mourir (Fig. 1) plus particulièrement des épicéas. Le bois ayant dépassé un certain stade de décomposition n’intéresse donc plus ces ravageurs (Fig. 2). C’est le cas 1 à 2 ans après la mort de l’arbre.

Il en va de même d'autres insectes ravageurs potentiels pouvant causer un préjudice économique (par ex. : scolyte curvidenté, bupreste bleu des pins). Il n’y a aucun danger de prolifération excessive lorsqu’on laisse du vieux bois sur pied ou couché; au contraire, une fois les insectes ravageurs disparus des arbres, il est recommandé de laisser ceux-ci à leur emplacement pour des raisons de protection de la forêt. Des études ont démontré que la plupart des ennemis naturels quittent les arbres attaqués par les scolytes 1 à 2 mois après les scolytes. Si on abat ces épicéas désertés par les scolytes, on ne contribue pas à la lutte contre les ravageurs, mais on détruit au contraire ses ennemis naturels.

Principes de base applicables

  • Les arbres morts depuis plus de 1 à 2 ans ne contribuent plus à la prolifération des ravageurs forestiers importants.
  • En abattant des arbres désertés par des scolytes, on n’aide aucunement à lutter contre ces ravageurs dans la mesure où ces arbres ne servent plus de site de couvaison.

Du bois mort de plus de deux ans peut être laissé en forêt, sans pour autant craindre une multiplication des insectes ravageurs. Une incertitude réside cependant concernant la responsabilité en cas de préjudice corporel d'un être humaine suite à la chute de branches ou d’arbres morts. (Cf. aspects du droit).